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EN BREF
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Début 2022, un aventurier a entrepris un périple extraordinaire à vélo, débutant depuis Paris jusqu’à la frontière entre la steppe kazakhe et la taïga russe, un voyage de 12000 km qui a duré 124 jours et traversé 18 pays. Avec une expérience de vélo limitée à du Vélib’ à Paris, il a traversé des terrains difficiles, notamment les Alpes en hiver et la Pamir Highway. Ce défi, rempli de défis physiques et mentaux, a été façonné par des décisions audacieuses, des rencontres avec des habitants et des imprévus, tels que des tempêtes de neige et des nuits passées à l’extérieur. En fin de compte, cette aventure a prouvé que même sans expérience préalable, l’esprit d’aventure et la détermination peuvent mener à des découvertes incroyables et inoubliables.
Début 2022, j’ai décidé de m’attaquer à un défi monumental : réaliser un voyage à vélo de Paris à la frontière entre la steppe kazakhe et la taïga russe. Avec un niveau de pratique de vélo semblable à celui d’un utilisateur de Vélib’, j’ai traversé 18 pays en 124 jours. Ce périple n’a pas été de tout repos, mais il a été source d’innombrables expériences enrichissantes, de rencontres humaines touchantes et de défis mémorables qui ont mis à l’épreuve ma détermination et mon endurance physique. Laissez-moi vous raconter cette aventure incroyable.
Le départ : Un rêve devenu réalité
C’est en contemplant des vidéos de cyclistes intrépides sur YouTube que l’idée de partir à vélo m’est venue. L’un d’eux a réalisé le trajet de Shanghai à Newcastle via la route du Pamir, une idée qui m’a littéralement fasciné. Je voulais m’engager dans un voyage qui sortait de l’ordinaire, loin des sentiers battus, et j’ai donc élaboré mon propre itinéraire. Après avoir terminé un emploi d’un an dans un fond d’investissement, je me suis retrouvé à un carrefour de ma vie. L’idée de découvrir le monde à travers le vélo et d’approfondir mes rencontres avec les populations locales est devenue une évidence.
Préparation et première étape
Le 29 janvier 2022, armé d’un vélo tout neuf et d’un équipement minimaliste, j’ai quitté le cocon familial pour me lancer dans l’inconnu. Je savais que ma seule expérience sur deux roues se limitait à quelques balades à Vélib’ dans Paris. Le jour de mon départ, je me suis senti à la fois exalté et nerveux – une combinaison d’émotions qui ne m’a pas quitté tout au long du voyage. J’avais décidé de partir léger et de renvoyer des affaires superflues afin de maitriser mon poids sur le vélo.
Les premiers jours : Un choc culturel
Les premiers jours ont été marqués par une série de surprises. J’ai notamment traversé les Alpes en hiver, avec des paysages boisés et enneigés qui sont à couper le souffle. Cependant, j’ai rapidement réalisé que les conditions météorologiques rigoureuses étaient un réel défi. Toute ma préparation s’est révélée insuffisante face à la dureté des terrains et du climat. J’ai fait de mon mieux pour improviser, m’adaptant à la température qui variait entre -15°C et +40°C. J’étais totalement novice, mais je choisissais de vivre le moment présent, en comprenant que chaque défi n’était qu’une leçon en attente d’être apprise.
Les rencontres et l’hospitalité des gens
Un élément marquant de cette aventure a été l’hospitalité des gens que j’ai rencontrés sur ma route. Dès que je m’éloignais des grandes villes, je me retrouvais souvent accueilli par des habitants chaleureux. Que ce soit en Iran pendant le Ramadan ou dans les zones plus reculées de l’Asie Centrale, chaque rencontre me laissait des souvenirs mémorables. La générosité des locaux, leur curiosité et leur désir d’aider étaient touchants. Parfois, il suffisait de demander un peu de nourriture ou un abri pour la nuit pour être invité chez l’habitant, ce qui se transformait en moments de partage inoubliables.
Faire face à l’adversité
Chaque jour était une aventure dédiée à surmonter des défis variés. Que ce soit les routes poussiéreuses et chaotiques, les vents contraires, ou la gestion des aléas de la météo, j’ai dû inconsciemment renforcer ma résilience. La solitude était parfois accablante, surtout lors des longues traversées des déserts où le silence était pesant. Une journée en particulier reste gravée dans ma mémoire : après avoir pédalé pendant des heures sous une tempête de neige, j’ai dû lutter pour me protéger du froid mordant. L’adrénaline et l’instinct de survie ont pris le dessus, et j’ai compris que cette épreuve pouvait devenir une force que je pouvais utiliser pour aller de l’avant.
La Pamir Highway : un parcours légendaire
La Pamir Highway a représenté l’apogée de mon voyage. J’avais eu vent des légendes qui entourent cette route mythique. L’ascension à plus de 4655 mètres d’altitude était un véritable test pour mes capacités physiques. Les paysages stupéfiants à couper le souffle valaient chaque souffrance. Sur cette route, j’ai eu l’occasion de découvrir le mode de vie des nomades de la région, un mode de vie qui contraste starkement avec le confort moderne. J’ai vécu des moments de pur bonheur, admirant la beauté de la nature tout en ayant une intimité avec celle-ci que seul un cycliste peut ressentir.
Survivre avec peu
La gestion de la nourriture et des nuits passées au grand air était un autre défi à relever. En voyage, il n’y a pas de plan prédéfini et nous devons faire preuve de créativité. Les villes et villages étaient parfois éloignés les uns des autres, et le choix des restaus était pitoyable dans certaines régions. Il fallait apprendre à négocier avec la langue, riddled avec des gestes, pour obtenir la nourriture dont j’avais besoin. Dormir à la belle étoile était devenu mon lot quotidien et j’avais appris à apprécier la simplicité des choses.
Accepter de faire demi-tour
Les imprévus ont rythmé mon voyage, et l’un des plus difficiles a été de devoir faire demi-tour. À la frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizistan, j’ai été confronté à des refus d’entrée liés aux restrictions sanitaires imposées par le Covid-19. La frustration et le désespoir m’ont gagné, mais j’ai appris que parfois, il fallait accepter de faire un pas en arrière pour mieux avancer. J’ai pris cela comme une opportunité pour réfléchir sur mon périple, mes rencontres, et ma route à venir. Ces moments de recul étaient essentiels pour la suite de mon voyage.
Les leçons apprises
Tout au long de cette aventure, j’ai appris beaucoup sur moi-même, sur les autres et sur le monde qui m’entoure. Le voyage à vélo est plus qu’un simple moyen de transport ; c’est un état d’esprit qui vous connecte avec ce qui vous entoure. J’ai eu la chance de voir des paysages et des cultures diversifiés qui m’ont ouvert l’esprit. J’ai compris l’importance de chaque interaction, chaque sourire échangé, chaque geste d’amitié, même dans les moments les plus durs. Ce voyage m’a confirmé que la planète est remplie de gens bienveillants et prêts à aider, peu importe les préjugés.
Mon arrivée finale : une fin et un nouveau commencement
Après quatre mois, 12 000 km parcourus, et une multitude d’expériences vécues, j’ai finalement atteint la limite de mon voyage : la frontière entre la steppe kazakhe et la taïga russe. Ce moment fut émotionnel, synonyme de victoire et de fierté après tant d’efforts. Mais aussi, c’était le début d’un nouveau chapitre, d’un nouveau projet déjà esquissé dans mon esprit. J’étais transformé, prêt à embarquer pour d’autres aventures.
Un appel à l’aventure
Ce récit n’est qu’une petite partie de ce qu’un voyage à vélo peut offrir. Si je peux tirer une conclusion de cette aventure, c’est que chacun doit se donner la permission de rêver et de réaliser ces rêves. Le vélo est éco-responsable, une manière de voyager qui respecte notre planète tout en nous connectant aux autres. Je vous encourage à enfourcher votre vélo, peu importe votre niveau d’expérience, et à partir à l’aventure. Le monde est vaste et plein de surprises, il ne tient qu’à vous de le découvrir.
Vous pouvez découvrir encore plus de récits de voyages à vélo à travers le monde en consultant des sites comme Éditions Akinomé ou en participant à des événements de circuation comme la French Divide. Quoi qu’il en soit, laissez-vous inspirer par les rideaux du monde et les histoires incroyables qui s’y cachent !
Début 2022, j’ai décidé de me lancer dans une aventure extravagante : parcourir 18 pays à vélo en 124 jours, bien que mon expérience se limitait à faire du Vélib’ à Paris. Chaque coup de pédale s’est transformé en un défi incroyable, avec des paysages à couper le souffle et des moments de solitude intense. Mon aventure a commencé depuis le pied de l’appartement de ma grand-mère, avec le rêve fou d’atteindre la frontière entre la steppe kazakhe et la taïga russe.
Chaque jour était une nouvelle épreuve. Je me levais au lever du soleil pour tracter mes sacoches, improvisant mon itinéraire en fonction des prévisions météorologiques et des opportunités de dormir. Naviguer à travers les Alpes en plein hiver, longer les frontières de pays en conflits, et traverser des déserts étaient constitutifs d’une expérience à la fois exaltante et redoutable. Les températures variant de -15°C à +40°C ne faisaient qu’ajouter à l’intensité.
Pourquoi ai-je entrepris cette aventure ? Après une année de travail dans un fonds d’investissement, j’avais un besoin urgent de changement avant de reprendre un master en finance. Mon esprit était en quête d’un défi sportif et d’une immersion dans des cultures différentes. Inspiré par une vidéo d’un cycliste ayant traversé la légendaire route du Pamir, je m’étais programmé pour vivre une expérience similaire, mais à l’envers.
Avec une préparation sommaire et à peine plus de 30 km à vélo enregistrés, j’ai pris le départ. Mon ignorance quant aux défis physiques qui m’attendaient a paradoxalement joué en ma faveur, car elle m’a permis de ne pas appréhender l’ampleur de ce que j’allais traverser. Au début, chaque nouveau jour était une découverte. Mais très rapidement, je me suis rendu compte que je n’étais pas préparé aux exigences physiques du voyage et j’ai ressenti la douleur dans mes genoux après avoir défié mes limites.
Ma journée typique se résumait souvent à me lever, faire du vélo sur de longues distances, et chercher un abri pour la nuit. Au départ, je pensais devoir faire seulement 120 km par jour pour atteindre ma destination dans les temps. Finalement, je me suis pris au jeu de l’ultra-distance et j’ai commencé à pédaler plus de 13 heures par jour, atteignant même 200 km en fin de parcours.
Mais les défis pratiques étaient monnaie courante. Dans des régions comme le Karakalpakstan, trouver de la nourriture pouvait devenir une épreuve, les restaurants étant éloignés de plus de 150 km. Pourtant, en traversant les routes du Pamir, j’ai eu la chance de rencontrer des gens au grand cœur. Je n’hésitais pas à demander de l’aide pour dîner et dormir, souvent en étant accueilli chez des habitants généreux.
Cependant, j’ai aussi dû apprendre à faire face à l’adversité. Face à la fermeture de certaines frontières en raison de conflits, j’ai expérimenté la frustration de devoir faire demi-tour, mais j’ai aussi mûri grâce à ces échecs. Chaque refus ne faisait que renforcer ma détermination à poursuivre ce périple. Mon objectif était d’atteindre l’Océan Pacifique, mais les aléas de la vie m’ont montré que parfois, il faut savoir adapter ses plans.
Cette expérience m’a également enseigné la confiance envers les autres. J’ai découvert la gentillesse des gens dans des zones souvent marquées par des clichés de danger. Ce voyage a été une aventure humaine et authentique, qui me rappelle chaque jour l’importance de croire en la bonté des autres et l’ouverture à des expériences nouvelles.

